Utiles
La diatomée fabrique en une heure son enveloppe de verre. A la mort de sa cellule, quelques jours plus tard, la frustule siliceuse coule au fond. Tombée sur la couche sédimentaire et recouverte par les apports ultérieurs, elle se fossilise peu à peu. Ainsi, des couches de 10 microns d’épaisseur se superposent au plus profond des océans depuis des centaines de millions d’années.
Ces dépôts de diatomées au fond des lacs ou des océans ont participé à la formation d’une roche « tendre », issue des frustules accumulées et compactées, appelée diatomite. Légère et poreuse, c’est une roche aux nombreuses applications : cosmétique, allumettes, peintures, papiers, pneus, isolants, explosifs ou encore… dentifrice ! |
La légèreté de la roche s’explique par la constitution des diatomées. Sans la cellule vivante, ce sont des boîtes vides et solides. Entassées à l’infini, elles représentent beaucoup de volume, mais peu de densité. Imaginez un amas de boîtes de camembert…
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Rôle chimique
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Les millions d’années de dépôts de diatomées mortes ont participé à la formation des gisements d’hydrocarbures que nous utilisons pour faire avancer nos voitures. Le pétrole est le résultat d’une dégradation lente (+ de 100 millions d’années) du plancton, notamment des diatomées, accumulé au fond des océans. Sous l’action des bactéries, de la pression et de la température, la matière organique s’est peu à peu transformée en hydrocarbures. Ce pétrole a ensuite traversé des roches poreuses, expulsé vers la surface sous la pression des gaz. Parfois stoppé par une couche de sédiment étanche, il s’est accumulé dans des roches réservoirs qui constituent les gisements pétrolifères actuels. |
Rôle biologique
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« Les diatomées sont un des composants majeurs du phytoplancton, et à ce titre, jouent un rôle primordial dans les océans. Elles sont à l’origine de longues et productives chaînes alimentaires qui aboutissent aux grands carnivores, aux cétacés, aux oiseaux. »
Le microplancton végétal produit autant de nourriture chaque jour que tous les végétaux terrestres ! Pourtant la masse de ce plancton végétal mondial est 500 fois moindre : cela vient du fait qu’il se renouvelle complètement, c’est-à-dire nait et disparaît, en quelques jours alors qu’il faut plusieurs années pour le renouvellement des plantes. Le plancton se multiplie vite et en permanence, mais disparaît aussi rapidement. Sa production est massive mais éphémère, tandis que les plantes se développent lentement mais vivent longtemps. On parle beaucoup des diatomées parce qu’elles sont belles et représentent la grande majorité du phytoplancton. Leur particularité par rapport aux autres planctons, outre la diversité de leurs formes, tient à leurs propriétés antibiotiques et surtout à leurs qualités nutritives : protéines, lipides, vitamines, Oméga-3. Chaque espèce ayant sa spécificité, certaines produiraient surtout des protéines, d’autres plutôt des Oméga-3. Les Oméga-3 ont un impact bénéfique sur l’organisme humain en contribuant par exemple au bon fonctionnement du système cardio-vasculaire. Ils sont présents dans la diatomée Odontella aurita, microalgue utilisée dans le secteur des compléments nutritionnels et en cosmétologie. Comprenant 22 % d’Oméga-3, elle serait, associée à la spiruline, le complément alimentaire idéal. Les algues planctoniques produisent naturellement des molécules utilisées pour des cosmétiques (anti-rides, soin des cheveux, etc.). Il existe encore des milliers d’espèces d’algues à découvrir, certaines produiront les médicaments de demain. Il a été démontré que certaines diatomées étaient capables de produire des substances antibiotiques et bactéricides, concernant directement les activités humaines. Par exemple, la présence des « bonnes diatomées » dans les milieux de production peut assurer la prévention des maladies virales et bactériologiques chez les huîtres et les palourdes d’élevage. La qualité sanitaire des eaux marines est fonction de la qualité et de la diversité du phytoplancton. |