3 – Les coccolithes
De Murat à Étretat
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Les coccolithes (coccolithophoridés) sont des algues unicellulaires exclusivement marines qui vivent principalement dans les régions froides comme le Canada et l’Atlantique nord. Ces microalgues aux formes variées font partie du nanoplancton, c'est-à-dire que leur taille est comprise entre 5 et 50 microns. Elles sont visibles au microscope et comptent plusieurs centaines d’espèces répertoriées. Les coccolithes se caractérisent par leur squelette externe. Tout comme les diatomées captent de la silice dans l’eau pour construire leur carapace, les coccolithes y puisent du carbonate de calcium pour fabriquer leur enveloppe calcaire. Cette sorte de « coquille », appelée coccosphère, est composée de facettes calcaires : les coccolithes. |
Lorsque la microalgue meurt, les squelettes tombent rapidement au fond de l’eau et, une dizaine de jours après, s’entassent sur le plancher océanique. Leur accumulation donne naissance à des boues qui sédimentent au fil des millions d’années… et l’aventure de la craie commence ! La craie des falaises d’Etretat et celle utilisée sur les tableaux de l’école sont composées en très grande partie de coccolithophoridés. Si les diatomées ont formé les carrières de Murat, les coccolithes, elles, ont construit les falaises d’Étretat. Entre autres… Présente sur Terre depuis plus de 200 millions d’années, cette microalgue calcaire a été à l’origine des couches sédimentaires visibles aujourd’hui dans les sols crayeux. Partout dans le monde où les sols sont constitués de craie, on est à peu près sûr de la présence ancienne des océans, à l’exemple du bassin parisien. Paris a été construite sur du plancton ! En Champagne-Ardennes, on doit la fabrication du champagne aux vignes cultivées dans une terre constituée en grande partie de coccolithes sédimentées. Au Sahara, on trouve également ces sédiments qui ont été recouverts par l’océan au Crétacé supérieur. Crétacé vient du mot craie. |
Une alliée contre l'effet de serre
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Comme tout le phytoplancton, les coccolithes se développent et se multiplient par photosynthèse. Elles ont ce rôle de capter le gaz carbonique dissous dans l’eau pour fabriquer leur matière végétale et y libérer de l’oxygène, à l’image des feuilles des arbres qui réalisent cette photosynthèse dans l’air. Durant toute leur vie dans les eaux de surface, les coccolithes piègent le carbone dans leur cellule. Puis, elles sombrent sous forme de cadavres et de débris organiques au fond des mers, où elles seront « consommées » par les bactéries. |
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Les coccolithes alimentent ainsi le puits de carbone, entraînant vers le fond des océans une partie du gaz carbonique de l’atmosphère. Elles le font depuis la nuit des temps. Aujourd’hui, en capturant une part du CO2, principal responsable du réchauffement de la planète, les coccolithes participent à la régulation climatique et contribuent à limiter l’effet de serre imputable aux activités humaines.
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