Par exemple, dès le repérage d’une sentinelle dans le milieu, les ostréiculteurs pourraient mettre leurs huîtres à l’abri dans des bassins où l’eau serait filtrée, leur évitant ainsi le contact avec le dinoflagellé nocif. Les huîtres resteraient présentes sur les étals des marchés et retrouveraient leurs parcs dès la fin de la contamination. Aujourd’hui, cette méthode n’est pas encore maîtrisée et ne peut être utilisée avec une totale fiabilité. Les coquillages ayant été en contact ou non avec le plancton toxique sont interdits de consommation et de vente jusqu’à l’autorisation de commercialisation donnée par la Préfecture suite aux résultats des analyses de l’Ifremer. Actuellement, des études sont menées par Ifremer pour mettre au point une technique rendant fiables ces clignotants naturels.
En France, les prélèvements de plancton et l’analyse des coquillages sont effectués par l’Ifremer une fois par semaine, d’avril à octobre, sur les parties de la côte où sont installés des éleveurs et des pêcheurs professionnels. Hors ces zones, c’est une contamination de coquillages qui déclenche la surveillance. De novembre à mars, les suivis de l’Ifremer sont plus espacés sur tout le littoral.
Aujourd’hui, on se rend compte que les microalgues toxiques comme Dinophysis ne respectent plus leur habitude d’apparaître du printemps à l’automne. Par exemple, en 2010, Pseudo-nitzschia est apparue dès le mois de mars. Cela s’explique par les dérèglements climatiques qui se répercutent sur les conditions du milieu, conditions devenant propices à leur présence désormais tout au long de l’année. Dans l’idéal, cette évolution devrait amener à une surveillance systématique et permanente. Or, à ce jour, il n’existe pas de protocole commun à la disposition des professionnels qui réclament pourtant la mise en place de prélèvements plus réguliers et étendus. Pour ce faire, des structures existent déjà, qui seraient en capacité d’accompagner l’Ifremer sur le terrain, à l’image de l’Observatoire du plancton en Morbihan. L’idée est reprise ici et là le long du littoral français par des associations citoyennes dans le but de renforcer la prévention et d’aider à lutter contre la fragilisation des métiers de la mer.
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