Le pH, potentiel hydrogène
La mesure de l’acidité de l’eau est le pH : potentiel hydrogène. Pour l’eau douce, le pH neutre est entre 6 et 7 ; il est plus élevé dans le milieu marin. Le bon équilibre du pH de la mer est en moyenne 8 et peut aller jusqu’à 8,3. Quand le chiffre augmente, c’est que le milieu devient basique (alcalin), s’il diminue, c’est que l’eau est plus acide. Dans la mer, un pH qui descend en dessous de 8 est une catastrophe. Une petite différence de quelques dixièmes est considérable pour les espèces planctoniques, en particulier pour les coquillages à leur stade larvaire, car leur coquille calcaire de quelques microns est très sensible à l’acidité. Par exemple, à 7,7 elle peut être totalement rongée et disparaître. Tout comme la carapace, encore plus fragile, des larves de crustacés, qui, à ce pH, seraient probablement décimés les premières. Or, ce fameux zooplancton permanent est un maillon essentiel de la chaîne alimentaire marine. Il ne peut y avoir de poisson s’il n’y a pas de copépodes à leur disposition. Pour exemple, ils constituent la nourriture quasi-exclusive des morues. L’acidification de l’eau, même infime, peut donc, à terme, avoir des conséquences incalculables sur l’alimentation de l’homme. Aujourd’hui, le pH des océans est de 8. Avant la Révolution industrielle, il était de 8,1. Certains spécialistes prédisent un pH de 7,6 en 2100…